Il faudra m’expliquer comment les États-Unis (8100 tonnes) , l’Allemagne (3400 tonnes) , l’Italie (2450 tonnes) , 3 pays qui n’ont pas eu de colonies dans le monde et particulièrement en Afrique, qui n’ont pas de mines d’or en dehors des USA qui les ont épuisées depuis le siècle dernier ont pu constituer des réserves d’or plus importantes que la France( 2435 tonnes) laquelle tiendrait elle son stock selon la « Panafricanie » du pillage des mines en Afrique notamment au Mali? Faudra-t-il aussi m’expliquer comment cette France présente au Mali depuis 2012 n’a pas vu son stock augmenté à la date d’aujourd’hui depuis sa présence dans ce pays ?
Il faudrait aussi m’expliquer comment une institution financière comme le FMI qui n’a pas d’armée, ni de mine d’or a pu constituer 2815 tonnes du métal précieux, comment la petite Suisse pacifiste, non producteur et non interventionniste se retrouve avec 1039 tonnes, la Chine sans un fort passé impérialiste et colonialiste et sans grandes mines se voit détenir 1950 tonnes d’or ou la « très correcte » Russie s’en sorte avec 2300 tonnes du même métal sans en produire substantiellement ?
La réponse est toute simple et devrait sortir des conjectures idiotes et stupides entretenues par une certaine jeunesse africaine qui pense que l’or fait l’objet de pillage, de braquage comme dans les attaques de diligences dans les films de Western Spaghetti.
L’or est tout simplement le fruit du travail et non le fruit de la nature comme cela pourrait être compris. C’est bien la nature qui le donne, mais c’est le travail de l’homme qui l’amasse et le conserve. Le système financier et monétaire international a fait de lui une valeur refuge et ceux qui sont riches y font réfugier leurs économies constituant des réserves notamment des réserves de change pour leurs monnaies.
Le Mali produit environ 50 tonnes d’or par an dont le produit de vente est structurellement intégré dans les lignes de recettes du budget de l’Etat chaque année avant même que le métal ne soit même extrait. On doit en finir en Afrique avec cette forme de pensée archaïque et médiévale qui fait qu’on pense que les relations internationales sont une sorte de théâtre de vandalisme où le plus fort va déposséder le plus faible effrontément.
L’Afrique est grugée certainement. Mais pas comme on le pense, c’est beaucoup plus astucieux, c’est beaucoup plus sophistiqué et souvent c’est dans la détérioration des termes de l’échange, dans les contrats d’exploitation, dans les montages financiers que logent les préjudices. Soyons intelligents dans un monde très intelligent, l’intelligence ne constituant pas à faire de la fausse dénonciation un sport continental.
Constant Sinzogan